Malgré la pandémie, la mission de vie

 Je dis souvent à la blague :

« C'est quoi la meilleure façon de trouver tes clés quand elles sont perdues?

C'est d'arrêter de les chercher. »

Dans notre vie… c’est la même chose.

Apprendre à se mettre sur pause est crucial pour que notre petite voix intérieure puisse s’exprimer librement et nous montrer la voie vers notre mission de vie.

Présentement, les changements que l’on vit collectivement et individuellement rendent le « cadeau » qu’on porte en soi beaucoup plus difficile à cerner et à offrir pour certains.

Mais est-il possible de repérer le cadeau derrière la souffrance ? Comment, dans le contexte actuel, peut-on se connecter à notre cadeau pour l’exprimer différemment?

C’est ce dont j’ai discuté avec le bienveillant Yogi de Wall Street dans cette deuxième partie d’un entretien riche en émotions.

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Érik Giasson est synonyme d’amour et de résilience.

Même s’il a reçu de nombreux coups durs, il a toujours gardé foi en son cadeau, ce qu’il y a de plus vrai en lui et n’a jamais hésité à se réinventer.

Comme pour beaucoup d’entre nous, la pandémie et tout ce qui en a découlé l’a durement touché. Il a dû fermer ses studios de yoga, a perdu de nombreuses conférences et a vu, encore une fois, sa situation financière vaciller.

Malgré tout, il ne perd pas de vue sa mission de vie. Il apprend plutôt à l’adapter aux différentes situations.

 

La résilience au service de notre mission de vie

Mélissa : C’est fou le nombre d’épreuves que tu as traversées. Pourtant, tu restes debout, confiant et tu restes aligné avec ta mission de vie… Quel est ton secret?

Érik : Peu importe les situations de la vie que l’on traverse, notre cadeau se transporte et se transfère. Ce que l’on a en nous, nos talents, nos forces, notre expertise, on peut l’offrir sous de nombreuses formes.

C’est en calmant nos peurs et en ne restant pas accroché à notre plan initial ou à notre passé qu’on arrive à trouver une nouvelle façon de réaliser notre mission de vie. - Erik

Oui, nos vies ont changé depuis le début de la pandémie.

De nouveaux besoins émergent de la situation et ça éveille en nous une nouvelle compréhension de ce qu’on a à offrir.

J’ai, moi aussi, dû revoir mon plan et ma manière d’offrir mon cadeau, ma vérité.

Comme la pandémie nous a obligés à fermer nos studios, j’ai remis en question ma passion et ma relation avec le yoga.  Ça m’a permis de comprendre que je serais plus utile en offrant davantage de coaching et d’accompagnement. Parce que présentement, les gens sont habités par la peur et l’incertitude. Plus que jamais, ils ont besoin d’être guidés et rassurés.

Je me laisse donc porter par les événements sans y résister et je m’adapte aux perturbations qui surviennent et à ma compréhension des changements que ça suscite en moi.

Lorsque l’on traverse une tempête, on ne voit pas d’emblée comment redéfinir notre façon d’accomplir notre mission de vie. Le plus souvent, il faut prendre un temps d’arrêt et accepter « ce qui est » en se laissant porter par la tempête. Pour mieux se déposer par la suite. -Erik

C’est le même principe que la petite boule de neige qu’on brasse. Le décor ne change jamais, mais de la neige vient parfois l’embrouiller. C’est seulement lorsque les flocons se déposent, qu’on recommence à le voir clairement. 

Laisser aller le plan… pour mieux le réaliser

Mélissa : J’adore la métaphore que tu fais avec la petite boule de neige. Je l’ai d’ailleurs moi-même utilisée dans mon coaching. Pendant les premiers mois de la pandémie, j’avais beaucoup de clientes qui me disaient qu’elles n’arrivaient pas à se réinventer, à trouver le cadeau-mal-emballé derrière la situation qu’on vivait.

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Je leur répondais : « C’est correct. Présentement, il neige dans ta boule. Laisse-la se déposer, aie confiance. »

Parce que le seul réel pouvoir que nous avons, c’est d’accueillir ce qui se passe.

Et de s'actualiser intérieurement pour revoir notre plan quand c’est nécessaire.

 

Érik : Exact. Le plan, on en contrôle l'exécution et la vitesse. On contrôle aussi nos intentions, nos émotions...

Mais ce sur quoi nous n’avons aucun pouvoir, ce sont les fruits du plan. Ils sont totalement indépendants de notre volonté ; ils ne nous appartiennent pas.

Toutefois, si on est libéré de ses illusions, de ses désirs et de ses peurs, on a la capacité de réajuster notre plan au besoin. De le modifier tout en demeurant connectés à nos valeurs et sans que ce soit nécessairement souffrant de le faire.

L’important quand on établit un plan, c’est de se concentrer sur ce qui est en notre pouvoir. C’est-à-dire ce sur quoi on a réellement du contrôle, comme notre perception des choses.

 Il faut permettre à la vérité de traverser nos yeux afin de voir sans filtre et d’avoir la capacité d’ajuster le plan au besoin. De revisiter notre façon de réaliser notre mission de vie. - Erik

Et ce, même quand le cadeau devient plus difficile à voir à cause d’événements extérieurs à notre volonté.

Même s’il émerge de la souffrance et des épreuves… 

Réussir à voir le cadeau derrière la souffrance

Mélissa : Ouf! Ça me parle beaucoup quand tu affirmes que les cadeaux sont aussi offerts à travers la souffrance et les épreuves…

Ma maman est décédée alors que j’étais dans la vingtaine.

Ça a été une expérience très difficile, évidemment.

Mais, même s’il n’a pas été visible tout de suite, il y avait bel et bien un cadeau caché derrière cette tragédie : ma relation toute neuve avec mon père.

De voir cet homme d’une autre époque changer la couche de mon fils ou venir magasiner ma robe de mariée avec moi, ça n’aurait pas été possible si ma maman avait toujours été là.

Ça n’enlève pas la peine que je ressens et le vide pesant de son absence… mais de constater le cadeau qui se trouve derrière cette épreuve, ça m’apaise et me réconcilie avec les événements.

 
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Érik : Souvent, les gens pensent que le bonheur veut dire « absence de douleur » et que douleur veut dire « absence de bonheur », mais c’est faux. Les deux polarités coexistent constamment.

Un jour, mon père m’annonce qu’il a de gros maux de tête et qu’il se dirige vers l’hôpital pour passer des tests. Ce soir-là j’enseigne le yoga et à la fin de la classe, je dis aux participants pour les faire réfléchir :

« Quand serez-vous prêt à accueillir les événements de la vie, même les plus difficiles, comme des cadeaux? »

 Je marche vers ma voiture avec le sentiment de mission accomplie quand le téléphone sonne.

C’est mon père qui me dit : « The game is over. »

Il m’annonce alors qu’il a un cancer du cervelet en phase terminale et qu’il lui reste de trois à six mois à vivre.

En raccrochant le téléphone, complètement assommé par la nouvelle, je me suis dit :

« Ouains, il est où le cadeau le smatte? »

Mon père est mort exactement trois semaines après être entré à l’hôpital. J’allais le voir tous les jours. On a vécu des moments extraordinaires couchés sur son lit, la tête sur l’oreiller à se regarder dans les yeux…

Il me demandait souvent : « Il est où le cadeau? »

Ça me brisait le cœur, je n’arrivais pas encore à le voir…

Mais pendant ces trois semaines, j’ai eu la possibilité de le remercier, de lui poser des questions, de m’excuser, de lui demander ce qu’il voulait que je fasse après son départ… On a revisité en souvenir de nombreux événements…

Et c’est après sa mort que j’ai su quel était le cadeau associé à son décès.

 Au lieu de me dire que j’étais pauvre d’avoir perdu mon père aussi jeune, je me suis trouvé riche de l’avoir eu dans ma vie. Et surtout riche de ces trois semaines d’intimité que j’ai partagées avec lui.

C’est ça le cadeau : ces précieux moments que je conserverai toujours avec moi et qui m’accompagnent tous les jours dans l’accomplissement de ma mission de vie.

Alors, oui, la douleur et le cadeau peuvent coexister. Et c’est ce qui rend les épreuves plus faciles à surmonter, ce qui leur donne un sens. -Erik

La simplicité de la mission de vie

Mélissa : Je pense que l’humain jongle inconsciemment avec les paradoxes.

On est convaincu que soit on est heureux, soit on est malheureux. Que pour réussir, il faut que ce soit dur et souffrant.

On envisage difficilement la possibilité que le succès peut être facile ET lucratif.

Pourtant, c’est ça le principe de la mission de vie. Je me trompe?

Érik : La mission de vie, C’EST facile!

Il suffit d’abord de faire le bilan de notre cadeau :

  • Nos valeurs.

  • Nos talents.

  • Notre expertise.

  • Nos passions.

Ensuite, nous devons réfléchir à ce que nous en voulons faire.

À ce qu’on a « envie » d’en faire.

À partir de là, l’exécution de notre mission de vie suivra tout naturellement, sans qu’on ait à forcer.

Parce que c’est quand on arrête de chercher ses clés qu’on les trouve.

 

Et toi quel est ton cadeau? As-tu envie de le partager avec moi?

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Tu peux aussi lire la première partie de l’entrevue sur le blogue

Le Yogi de Wall Street, Erik Giasson, est l’auteur de deux livres à succès :

Le courage de réussir 

Nourrir sa tête sans affamer son cœur.